ANIMA

"Lorsqu'il découvre le meurtre de sa femme, Wahhch Debch est tétanisé : il doit à tout prix savoir qui a fait ça, et qui donc si ce n'est pas lui ?
Éperonné par sa douleur, il se lance dans une irrémissible chasse à l'homme en suivant l'odeur sacrée, millénaire et animale du sang versé. Seul et abandonné par l'espérance, il s'embarque dans une furieuse odyssée à travers l'Amérique, territoire de toutes les violences et de toutes les beautés. Les mémoires infernales qui sommeillent en lui, ensevelies dans les replis de son enfance, se réveillent du nord au sud, au contact de l'humanité des uns et de la bestialité des autres. Pour lever le voile sur le mensonge de ses origines, Wahhch devra-t-il lâcher le chien de sa colère et faire le sacrifice de son âme ?"




Wahhch Debch, c'est un peu Oedipe sur la route, Orphée aux enfers, Thésée face au minotaure. C'est le héros de ce livre mais pas le narrateur, car le romancier a adopté un parti pris stylistique original et audacieux : celui de dérouler le fil narratif selon le point de vue des animaux qui croisent l'un après l'autre le chemin de Wahhch Debch.

" Cette quête, nous la suivrons par la voix d’une succession d’animaux. Oui, et, si cela peut ne pas paraître forcément engageant, le lecteur est vite happé, emporté, emballé, saisi d’une grande exaltation poétique. Ce livre est tout simplement extraordinaire. Il est beaucoup plus qu’un récit à voix multiples. Il est la vie, l’univers. Au lieu que l’homme soit le centre de l’univers, il est un élément d’un environnement peuplé d’une densité d’autres êtres, reptiles, insectes, mammifères, oiseaux, qui nous voient et ressentent. Tous cohabitent dans un monde de prédateurs où on guette, craint, tue, jouit, un monde d’odeurs, d’ondes, de vibrations, stridulations, d’odeurs."

"Je reste là à regarder l'homme se dissoudre de nouveau à l'intérieur du brouillard. Nous les chiens, percevons les émanations colorées que les corps des vivants produisent lorsqu'ils sont en proie à une violente émotion. Souvent, les humains s'auréolent du vert de la peur ou du jaune du chagrin et quelquefois encore de teintes plus rares : le safran du bonheur et le turquoise des extases. Celui-là, fatigué, épuisé, englouti par l'opacité opaline du chemin, exhale, depuis le centre de son dos, le noir de jais, couleur de la dérive et des naufrages, apanage des natures incapables de se départir de leur mémoire et de leur passé."


Attention, ce récit comporte des scène d'une atrocité insoutenable, le thème principal de ce livre étant la barbarie des hommes dont la cruauté perverse surpasse en violence et en bestialité la sauvagerie instinctive du monde animal.
Le héros va en effet découvrir un lien tragique entre le meurtre de sa femme et les massacres de Chabra et Chatila dont il est un orphelin rescapé. L'Histoire bégaie jusqu'à se rendre intelligible aux yeux de Wahhch qui découvre comment,à l'âge de cinq ans, il a été enterré vivant avec les cadavres de sa famille et de chevaux démembrés. Aucun détail atroce ne nous sera épargné...Mais au fil de sa poursuite et de sa fuite, Wahhch Debch se découvre une connexion profonde, magique et empathique, avec les animaux qui le protègent, le soignent et le consolent. Un chien sauvage fabuleux, qu'il va nommer Mason-Dixon-Line, lie son destin à lui et l'accompagne jusqu'au dénouement.

Mason-Dixon Line

"Il a parlé du guerrier qui trouve son arme dans le fond des rivières, il a parlé du contrat qui lie les hommes aux bêtes, il a parlé de ma race, il a parlé de sa race, il a évoqué les désastres que nous subissons et les désastres que nous choisissons.
"Regarde ma main, m'a-t-il dit, un jour elle a été sous la terre". J'ai regardé la main fabuleuse de l'homme dégagée de l'emprise du sol, elle ne tremblait plus. J'ai compris alors que le temps où il me sera demandé de plonger à mon tour au fond de la fosse pour libérer l'enfant des ténèbres et ramener son visage à la surface de la lumière était enfin venu. nous arrivions. J'ai aboyé."

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Des nouvelles de mes protégés du mois dernier.
Il semblerait que Khalil soit en cours d'adoption, mais je n'ai pu obtenir de confirmation à ce jour.

Gargamel, rebaptisé Caramel, coule des jours paisibles dans sa famille française.

Tout comme Rayito :

Luna est toujours au refuge espagnol en attente d'adoption. Et toujours aussi belle...

La pauvre Philadelfia allait de plus en plus mal au refuge, elle faisait peine à voir : refusant de s'alimenter et s'automutilant. 

Alors la bénévole d'une association italienne l'a prise en accueil chez elle. Les troubles n'ont pas cessé mais au moins Philadelfia est au chaud.