au bonheur des lévriers

mercredi 14 mars 2012

4 mois , 10 jours , 10 heures et 48 minutes


Kathmandou s'est éteinte dimanche matin à 10h48, deux jours après avoir été opérée à la clinique Dromel d'une occlusion intestinale.
J'étais dans la colline avec les chiens, je voulais redescendre à 10h pour attendre les nouvelles, je pensais alors que tu étais tirée d'affaire et que je te ramènerais à la maison le lundi matin.
Mais Sioux est parti chasser et le portable ne passait pas en haut de Marseilleveyre, je l'ai attendu, j'ai perdu du temps et puis en redescendant, j'ai reçu le message de la véto qui me demandait de rappeler rapidement. Je n'avais plus assez de batterie. J'ai couru pour rejoindre la voiture et le temps d'arriver à la maison, tu avais rendu ton dernier soupir.

Il faudra que tu m'expliques un jour ma Doudou, pourquoi tu es partie si vite.



Ma Doudou, ma princesse, tu me manques tellement. J'avais fait des pieds et des mains pour te sortir d'Espagne, tu étais arrivée avec une blessure au flanc le jour même de l'opération d'Orphée.
Quand une plaie était enfin guérie tu t'en faisais une autre en courant dans la colline, profitant de la liberté que tu n'avais jamais connue et de la confiance que j'avais en toi.
Comme par hasard, la semaine où tu as avalé cette manche qui t'a coûté la vie, et le week-end où tu étais en insuffisance rénale aiguë, Orphée a décompensé son souffle au coeur et s'est mis à tousser et à s'étrangler la nuit.
Et pourtant, personne n'a vu ni compris que tu faisais une péritonite.
Les trois bonnes fées que j'ai appelées à la rescousse pour t'envoyer leurs bonnes ondes, t'ont permis sans doute de supporter l'opération et de survivre deux jours de plus. Elles m'ont fait croire au miracle qui n'a pas eu lieu.
Car, quand j'allais te voir à la clinique tu étais l'ombre de toi même, distante, éteinte, cachectique comme tes soeurs de misère restées en Espagne. Me faisais-tu comprendre que tu allais partir ?
Si le destin existe, alors il est venu te rattraper jusqu'ici sans que je puisse rien changer, si ce n'est de lui avoir arraché 4 mois de bonheur, suivis de 10 jours, 10 heures et 48 minutes de malheur.